Résumé :
Dessinatrice à Charlie Hebdo depuis plus de dix ans, Catherine Meurisse a vécu le 7 janvier 2015 comme une tragédie personnelle, dans laquelle elle a perdu des amis, des mentors, le goût de dessiner, la légèreté.
Après la violence des faits, une nécessité lui est apparue : s'extirper du chaos et de l'aridité intellectuelle et esthétique qui ont suivi en cherchant leur opposé – la beauté.
Afin de trouver l'apaisement, elle consigne les moments d'émotion vécus après l'attentat sur le chemin de l'océan, du Louvre ou de la Villa Médicis, à Rome, entre autres lieux de renaissance.
Avis :
Le syndrome de Stendhal, vous connaissez ?
C'est le syndrome, selon lequel une exposition à trop de beauté vous fait défaillir. Celui qui y est confronté est atteint d'un état de béatitude, d'extase, de malaise.
C'est le syndrome, selon lequel une exposition à trop de beauté vous fait défaillir. Celui qui y est confronté est atteint d'un état de béatitude, d'extase, de malaise.
C'est ce point culminant que veux atteindre l'héroïne de cette BD. Elle tente de s'immerger de beauté pour contrebalancer l'horreur qu'elle a vécu, pour retrouver l'équilibre. Et puis aussi, au passage, se reconstruire, se redéfinir, retrouver la mémoire et la force de dessiner.
L'héroïne de cette BD, c'est Catherine Meurisse, journaliste à Charlie Hebdo depuis 10 ans. Victime à part entière de l'horreur, elle va avoir besoin de beaucoup (beaucoup) de beauté pour lutter contre la terreur dont elle a été témoin et la perte tragique de ses amis. Alors, elle va s'exiler dans un cocon de beauté : la Villa Médicis à Rome.
Elle nous invite à suivre ses expérimentations artistiques, ses confrontations avec la splendeur.. Et tel un phénix, elle va renaitre, ou plutôt se détacher de l'horreur et retrouver un peu de répit.
Pas de place pour le pathos et les larmes ici. Elle nous livre un témoignage pudique et sobre. Souvent drôle et grinçants. C'est une BD thérapeutique qui témoigne de la force de résilience de son auteur.
D'un point de vue technique, c'est tout simplement canon! Les dessins en couleurs sont magnifiques. Rares et distillés à petite dose tout au long de la BD, ils font presque office de récompenses !
Bonus : Je ne connaissais pas l'auteur avant cette actualité dramatique, et je ne connaissais pas son dessin avant cette publication.. et j'ai l'impression d'être passé à côté d'un talent fabuleux. Depuis, j'ai réservé Moderne Olympia à la médiathèque.
Date de parution : 29/04/2016
Editeur : Dargaud
Nb. de pages : 136 pages
Prix : 19,99 €
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