Le Messager de Abdolah Kader

dimanche 3 novembre 2019

Zayd avait 7 ans lorsque Muhammad, le messager d'Allah, l'a adopté. A la mort de son père d'adoption, il est chargé de rédiger le Coran, un livre sacré constitué de ses commandements. Pour restituer le plus fidèlement possible la vie du prophète, Zayd se sert des témoignages de proches et de savants qui l'ont côtoyé.

Tout d'abord bravo à l'auteur d'avoir eu le courage de s'atteler à cette biographie impossible de Muhammad, qui ne tombe pas dans l'hagiographie et ça c'est une véritable prouesse. 

Pour ce faire il donne la parole à Zayd, son fils adoptif. Et c'est là que le bât blesse... J'ai trouvé la première partie du roman laborieuse. Je ne suis pas une grande fan des narrations sur le ton enfantin. Je sais bien que c'est plus authentique, plus logique, mais ça m'agace, je me sens moi-même infantilisée. En l'occurrence ici, j'ai eu l'impression d'écouter un cours d'histoire par un prof arrogant qui aurait l'âge de mes neveux. Ensuite, une fois quelques chapitres passés, le temps passe aussi et Zayd grandit et à partir de là, le ton de la narration gagne en maturité et le roman en qualité d'écriture. 

Zayd donne la parole aux proches et aux savants contemporains de Muhammad pour le raconter. En sollicitant leurs souvenirs, il installe une sorte de puzzle qui s'assemble sous les yeux du lecteur. Un puzzle loin d'être élogieux ! Il n'oublie pas de rendre son humanité à Muhammad en parlant de ses travers et de ses bassesses. 

Une construction fine qui permet aux lecteurs d'être actif dans sa lecture, d'assembler les morceaux, de se poser des questions et surtout de mettre à l'épreuve son sens critique.

Un roman qui entre en résonance avec le très grand Le Testament de Marie de Colm Toibin. 

N'oubliez pas, c'est mon avis : Aimez, détestez, peu importe respectez.
Au plaisir.

SUR INSTAGRAM

© L'habibliotakecare. Design by FCD.