Zayd
avait 7 ans lorsque Muhammad, le messager d'Allah, l'a adopté. A la
mort de son père d'adoption, il est chargé de rédiger le Coran, un livre
sacré constitué de ses commandements. Pour restituer le plus fidèlement
possible la vie du prophète, Zayd se sert des témoignages de proches et
de savants qui l'ont côtoyé.
Tout
d'abord bravo à l'auteur d'avoir eu le courage de s'atteler à cette
biographie impossible de Muhammad, qui ne tombe pas dans l'hagiographie
et ça c'est une véritable prouesse.
Pour
ce faire il donne la parole à Zayd, son fils adoptif. Et c'est là que
le bât blesse... J'ai trouvé la première partie du roman laborieuse. Je
ne suis pas une grande fan des narrations sur le ton enfantin. Je sais
bien que c'est plus authentique, plus logique, mais ça m'agace, je me
sens moi-même infantilisée. En l'occurrence ici, j'ai eu l'impression
d'écouter un cours d'histoire par un prof arrogant qui aurait l'âge de
mes neveux. Ensuite, une fois quelques chapitres passés, le temps passe
aussi et Zayd grandit et à partir de là, le ton de la narration gagne en
maturité et le roman en qualité d'écriture.
Zayd
donne la parole aux proches et aux savants contemporains de Muhammad
pour le raconter. En sollicitant leurs souvenirs, il installe une sorte
de puzzle qui s'assemble sous les yeux du lecteur. Un puzzle loin d'être
élogieux ! Il n'oublie pas de rendre son humanité à Muhammad en parlant
de ses travers et de ses bassesses.
Une
construction fine qui permet aux lecteurs d'être actif dans sa lecture,
d'assembler les morceaux, de se poser des questions et surtout de
mettre à l'épreuve son sens critique.
Un roman qui entre en résonance avec le très grand Le Testament de Marie de Colm Toibin.
N'oubliez pas, c'est mon avis : Aimez, détestez, peu importe respectez.
Au plaisir.

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