Une : Orna.
Deux : Emilia.
Trois : Ella.
La première, enseignante à Tel-Aviv, vit très mal son récent divorce. Elle fait une fixation quasi obsessionnelle sur son fils de neuf ans, un enfant délicat, mal intégré. Elle fréquente sans vrai désir Guil, un avocat rencontré sur un site Web qui ment avec aplomb sur sa situation conjugale. Elle connaît brutalement une fin tragique.
La deuxième, réfugiée lettone parlant à peine l'hébreu, travaille comme auxiliaire de vie. Une pauvre fille solitaire, paumée, mystique. Le fils de son précédent employeur - qui vient de mourir - veut l'aider à trouver du travail. Il s'appelle Guil. Ca ne se termine pas bien non plus.
Survient la troisième, Ella, une femme mariée qui essaie d'écrire sa thèse dans un café où elle se lie avec un homme qui n'est pas inconnu du lecteur...
Un conte sombre et cruel. Comme dans tout bon conte, la place du narrateur est primordiale. Ici, il est moralisateur et pédagogue et il n’hésite pas à interpeller directement le lecteur, qu’il place dans l’esprit des victimes. C’est déstabilisant et surtout, cela donne le ton et nous prépare au pire.
À petits pas, entre digressions et divagations, il nous donne les clés pour saisir les tenants et aboutissants. Pendant ce temps, l’histoire avance et l’on voit se sceller le destin de ces femmes tombées dans la toile du prédateur. On assiste, impuissant, à ce jeu de séduction qu’on sait funeste.
L’histoire fait froid dans le dos, parce qu’elle montre assez finement, par l’exemple de ces trois femmes qui ne se ressemblent en rien, que nul n’est à l’abri d’une stratégie perverse. J’ai avancé dans ma lecture en rongeant mon frein, pleine d’impatience, pour savoir l’issue finale.
Ce conte féroce mérite d’être découvert et lu d’une traite. Vous irez de surprise en surprise, et pourtant vous êtes prévenu et c’est là le tour de force de l’auteur !
N'oubliez pas, c'est mon avis : Aimez, détestez, peu importe respectez.
Au plaisir.
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